La parabole de l'évangile de Luc
Intro :
Au 1er siècle de notre ère déjà, existant l'apologue : alternative à l'argumentation à proprement parlée (enchaînement classique thèse, arguments, exemples). Diverses paraboles de la Bible en témoignent. L'évangile selon St Luc offre une des plus célèbres, celle du Riche et de Lazare aux versets 19 à 31.
1) Persuader :
a. L'antithèse constante des deux personnages :
Sur Terre : tout est question de biens
• Nombses antithèses : riche/pauvre, richement vêtu/nu, brillants festins/mendiant, vie sociale/seul confort, bien-être/maladie ('couvert d'ulcère'), loin de Dieu/près de Dieu (Lazare = Dieu aide)...
• Proximité : le Riche est obligé avoir vu Pauvre donc il est pleinement coupable. Antithèse 'porche/sa demeure' : désir de rencontre/ignorance de l'autre, propriétaire/aucun bien, dedans/dehors exclu
L'inversion dans l'au-delà : tout est question de croyance et de foi en Dieu
• Parallélisme : 'pauvre mourut et fut emporté par les anges/riche aussi mourut et fut enterré' : Luc insiste sur le retournement de condition : l'élévation du pauvre (même si on a probablement dû jeté son corps dans une fosse commune sans funérailles) contre l'abaissement du riche.
• 'au séjour des morts, lieu de souffrance/consolation' : inversion : souffrance, solitude/récompense
• 'grand abîme' : qualifié de barrière (toujours) infranchissable, irréversible
Leur portée suggestive :
• Archétypes à l'extrême : Riche: matériel, égocentrique, aimant le plaisir ;
Pauvre, souffrant, exclu, et vraisemblablement devait prier Dieu pour la santé et le pain quotidien.
• Ils sont donc complètement opposés sur les plans matériel et spirituels pour montrer au lecteur quelle voie choisir
b. Les éléments de la Parabole :
• Personnages chrétiens : Lazare (= Dieu aide), anges, Abraham (patriarche et père de la foi des Chrétiens), Moïse et les prophètes est une abréviation pour ”l'Ancien Testament”.
• Le décor de l'enfer : ('torture, flammes')
• Registre pathétique: Champ lexical de la souffrance ('gisait couvert d'ulcère, torture, pitié de moi, souffre le supplice)
• Narrateur omniscient (lg 3-6) puis s'efface lors des dialogues pour laisser à Abraham toute l'autorité qui lui revient. C'est à lui de donner l'enseignement divin, le lecteur donnera plus d'importance à la morale suggérée si ce sont ses paroles au discourt direct. Le narrateur ne donne donc pas lui-même la morale.
2) Convaincre :
a. Construction du texte élaborée :
• SI §1 (imparfait) : présente, décrit la situation, absence de péripéties, bref + article indéfini ('un riche, un pauvre') : permet généralisation
• EP (passé simple) : la mort amène le renversement
• SI §2-3: inversion de la situation, la justice est rétablie (quelqu'un qui souffre dans la vie est récompensé à sa mort et vice versa)
b. Les morales délivrées dans les deux dialogues par Abraham :
• Dialogue 1 (sollicitation du riche – réponse d'Abraham) : le riche et son propre sort
Les injustices de la vie porte un espoir de compensation pour l'un, la menace d'un châtiment pour l'autre.
Autrement dit, ce n'est pas la classe sociale qui amène au paradis mais la foi
• Dialogue 2 (même schéma) : le riche et le sort des siens :
Chaque Homme est responsable pour lui-même. Selon, Abraham un miracle ne produit pas la foi car sans l'écoute docile de la Bible, les plus grands prodiges ne servent à rien.
• Remarque : Le Riche appelle Abraham : 'mon père' : il le connaissait lui et les prophètes sur Terre donc sa responsabilité est entière. A l'inverse Abraham l'appelle 'mon enfant' : sentiment de compassion malgré tout
Conclusion :
La parabole permet la diffusion de la parole religieuse : facilité de compréhension, histoire édifiante... Mode argumentatif efficace...
Partage